Jeu vidéo en 2025: notre grand récap des 10 tendances majeures de l’année

AutorArtículo escrito por Vivien Reumont
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Fecha de publicación29/12/2025

L’année 2025 s’est révélée être un véritable tournant pour l’industrie du jeu vidéo. Entre révolutions technologiques, bouleversements géopolitiques, mutations économiques et transformations culturelles, le secteur a connu une série de secousses qui redéfinissent ses contours à grande vitesse. Si le jeu vidéo reste un pilier du divertissement mondial, cette année a confirmé qu’il était aussi un laboratoire d’innovation et un terrain de tensions stratégiques.

De l’irruption massive de l’IA générative dans les pipelines de production, jusqu’à la montée fulgurante du marché chinois en tant que superpuissance vidéoludique, chaque mois de 2025 a été l’occasion de remettre en question des certitudes. Les modèles économiques évoluent, les attentes des joueurs changent, et même les studios historiques doivent revoir leurs plans de bataille pour rester dans la course.

Mais derrière les gros titres, ce sont aussi des réalités plus nuancées qui émergent : des indépendants portés aux nues côtoient ceux qui luttent pour survivre ; des éditeurs expérimentent de nouveaux formats de monétisation, tandis que d'autres peinent à s’adapter ; l’État intervient davantage, notamment en France, en structurant son soutien… tout en imposant de nouvelles obligations environnementales.

“L’année 2025 n’a pas juste été une année de changements pour l’industrie : elle a été une année de révélations.”

Dans ce récapitulatif, nous revenons sur les 10 dynamiques majeures qui ont marqué l’industrie du gaming en 2025, en analysant leurs impacts concrets, les controverses qu’elles ont suscitées, et les tendances qu’elles annoncent pour les années à venir.

 

L’IA générative : l’année où elle est devenue mainstream… et clivante

L’IA ne sert plus à rien de secondaire

Il fut un temps où l’intelligence artificielle générative était vue comme un gadget futuriste, bon pour les prototypes et les démonstrations techniques. Mais en 2025, l’IA est devenue une brique essentielle dans la production vidéoludique. Dans les studios du monde entier, elle est désormais utilisée pour générer des assets graphiques, écrire des dialogues, automatiser la QA (assurance qualité), ou encore localiser les jeux en plusieurs langues. Le tout avec des gains de temps et de coûts qui ne passent pas inaperçus.

Plus impressionnant encore, l’IA commence à s’intégrer directement dans le gameplay. Certains jeux affichent fièrement des PNJ capables de conversations dynamiques, de réagir à des situations de manière contextuelle, ou de proposer des quêtes générées en fonction du style de jeu du joueur. Ces expériences, encore inégales, témoignent toutefois d’un virage créatif qui rebat les cartes du game design classique.

“L’intelligence artificielle n’est plus en coulisses. Elle entre en scène.”

Une adoption économique forte malgré la polémique

Mais si l’IA a conquis les chaînes de production, elle n’a pas conquis tous les cœurs. En parallèle de cette adoption massive, 2025 a vu émerger une résistance tout aussi visible. Des labels “AI-free” ont fleuri sur certaines jaquettes ou pages Steam, revendiquant une création humaine 100 % garantie. Des débats virulents ont animé les conférences professionnelles (comme la GDC), portant sur les droits d’auteur, les dérives potentielles de l’IA, et les impacts sociaux pour les artistes et créateurs.

Les studios, eux, ont été contraints de revoir leur communication. Face aux critiques, nombreux sont ceux qui ont dû expliciter clairement leur utilisation de l’IA, les limites imposées, ou les garanties offertes aux créateurs humains. Une transparence devenue presque obligatoire, sous peine de bad buzz.

“L’IA est partout… sauf dans l’esprit tranquille des joueurs attachés à l’artisanat.”

Ce double mouvement – enthousiasme technologique et méfiance culturelle – rend le paysage de l’IA en 2025 à la fois prometteur et fracturé. Un équilibre instable, mais impossible à ignorer.

 

Preuves par les chiffres : l’impact business de l’IA sur PC

Les jeux IA-friendly sur Steam

Si les débats sur l’éthique et l’authenticité artistique enflamment les forums, les chiffres, eux, parlent un langage bien plus direct. Sur Steam, la plus grande plateforme de distribution PC, les jeux qui mentionnent explicitement l’usage de l’IA générative dans leur développement connaissent une croissance tangible. Selon des analyses croisées (Tom’s Hardware, Totally Human Media), le volume de ces titres a fortement augmenté, avec une progression marquée au second semestre 2025.

Mais ce n’est pas seulement une question de quantité : certains de ces jeux performent commercialement. Des jeux “boostés à l’IA” ont réussi à se hisser dans le top des ventes mensuelles, portés par une promesse d’innovation, mais aussi des délais de production raccourcis et un contenu plus dense. Cela a créé un effet d'entraînement : plusieurs développeurs indépendants, mais aussi des AA, ont commencé à tester ces outils pour rester compétitifs.

“Quand une technologie commence à rapporter, elle devient difficile à ignorer.”

Momentum économique vs. hostilité culturelle

L’ironie de 2025 est que plus la controverse enfle, plus l’économie pousse à utiliser l’IA. Les coûts de production explosent, les attentes des joueurs augmentent, et les marges se réduisent. Dans ce contexte, chaque studio cherche à optimiser ses processus. Et l’IA générative apparaît comme une solution redoutablement efficace.

Résultat : le fossé entre ce qui est économiquement tentant et ce qui est culturellement accepté se creuse. D’un côté, on voit apparaître des jeux rentables, nés d’une hybridation IA/humain. De l’autre, une partie de la communauté (et certains créateurs) refuse catégoriquement cette direction, dénonçant une dérive industrielle au détriment de la création humaine.

“L’IA générative, en 2025, est à la fois l’outil du futur et le révélateur de nos tensions les plus profondes.”

Steam devient ainsi un terrain d’expérimentation et de polarisation, où les mécaniques économiques poussent à l’adoption, même si le débat reste vif sur la légitimité de ces pratiques.

 

La Chine : montée en puissance affirmée

Croissance du marché intérieur et export

En 2025, la Chine n’est plus seulement un acteur du jeu vidéo mondial, elle en est un centre de gravité. Le pays a connu une véritable stabilisation de sa régulation, après plusieurs années de durcissement. Les nouvelles règles concernant les licences sont redevenues plus fluides, ce qui a relancé l’activité éditoriale locale, avec une multiplication des sorties et une montée en qualité.

Le marché intérieur chinois est immense. Newzoo et Niko Partners confirment une hausse continue du chiffre d’affaires généré localement, portée par la consommation mobile, mais aussi par une demande croissante pour des titres plus ambitieux sur PC et console. Cette évolution structurelle a permis à des studios nationaux de viser au-delà de leurs frontières.

“La Chine ne joue plus seulement à domicile : elle part à la conquête du monde.”

Côté export, 2025 a vu l’émergence de plusieurs titres AAA ambitieux, pensés dès leur conception pour une audience internationale. Le plus emblématique reste sans doute Black Myth: Wukong, qui a non seulement impressionné par sa direction artistique et sa technique, mais a aussi servi de vitrine pour l’ambition du “soft power” chinois.

Soft power et ambitions AAA

Le succès de Black Myth: Wukong et d’autres projets similaires a permis à la Chine d’imposer une image nouvelle : celle d’un créateur de blockbusters mondiaux. Là où le pays était historiquement perçu comme un marché récepteur ou un vivier de production mobile, il devient désormais un faiseur de tendances.

Les studios chinois n’hésitent plus à revendiquer une ambition AAA assumée, avec des moyens techniques impressionnants, des mécaniques de jeu compétitives, et un marketing désormais calibré pour le public occidental. Cette évolution bouscule l’équilibre traditionnel du marché, longtemps dominé par les États-Unis, le Japon ou l’Europe.

“Le Made in China version 2025 : des jeux premium, exportables et culturellement affirmés.”

Cette montée en puissance se double d’un travail politique : le jeu vidéo est aussi un vecteur d’image et de diplomatie culturelle. Un virage stratégique que les autres grandes puissances de l’industrie ne peuvent plus se permettre d’ignorer.

 

Influence internationale des géants chinois

Investissements et partenariats structurants

En parallèle du développement de ses propres productions, la Chine renforce son emprise globale à travers ses géants industriels, notamment Tencent et NetEase. 2025 a été une année marquée par une intensification des investissements à l’international : rachats, prises de participation, accords de co-développement… la stratégie n’est plus passive mais offensive.

Tencent, par exemple, n’investit plus seulement pour diversifier son portefeuille. Il oriente activement la stratégie des studios dans lesquels il prend des parts. Les accords ne se limitent pas à de simples apports de capital : ils impliquent souvent une intégration dans la chaîne de valeur, un partage de technologies, ou une influence sur les priorités créatives et les modèles économiques.

“Les deals chinois ne sont plus seulement financiers. Ce sont des leviers d’influence sur le long terme.”

Cette nouvelle donne rebondit aussi dans les grandes décisions du secteur, des choix de direction artistique à ceux de distribution ou de calendrier. Le soft power chinois se double désormais d’un pouvoir structurel sur le fonctionnement même de l’industrie mondiale.

Positionnement stratégique de Tencent & co

La stratégie des géants chinois est claire : devenir incontournables dans la structuration de l’industrie. Ils sont présents à toutes les étapes : développement, édition, plateforme de distribution, et même cloud gaming. En 2025, cela se traduit par une présence renforcée dans les salons internationaux, des accords avec des plateformes occidentales, et une volonté affichée d’accéder aux talents du monde entier.

Cette influence croissante soulève toutefois des inquiétudes dans certains cercles occidentaux, notamment en ce qui concerne l’indépendance éditoriale, la souveraineté culturelle, ou encore la question des données utilisateurs. Les tensions géopolitiques latentes entre blocs réapparaissent donc dans les débats professionnels… et parfois dans les choix des joueurs eux-mêmes.

“L’Empire du Milieu n’est plus au centre : il s’étend sur toute la carte mondiale du jeu vidéo.”

En 2025, les géants chinois ne cherchent plus seulement à participer au marché global : ils veulent le redessiner.

 

Les indés en 2025 : succès éclatants… et marché saturé

Les phénomènes indés qui ont marqué l’année

L’année 2025 a été paradoxale pour la scène indépendante. D’un côté, les projecteurs ont brillé sur quelques titres d’exception, portés par une communauté fidèle, une communication soignée et des gameplays inventifs. Parmi eux, Hollow Knight: Silksong a (enfin) fait son apparition, devenant un cas d’école de hype maîtrisée, avec un lancement massif salué autant par la critique que par les joueurs.

Ces réussites, bien que rares, ont confirmé qu’un studio indé pouvait encore frapper fort, même dans un marché saturé. Elles prouvent aussi qu’il existe toujours un espace pour les jeux à forte identité artistique, portés par des mécaniques originales ou une direction visuelle audacieuse.

“En 2025, les indés peuvent encore rêver en grand... à condition de frapper juste.”

Visibilité et financement : la double contrainte

Mais derrière ces succès visibles, la majorité des studios indépendants galèrent. Le marché est plus saturé que jamais : des centaines de jeux sortent chaque semaine, souvent noyés dans la masse. La visibilité devient un luxe, nécessitant un investissement marketing que beaucoup ne peuvent pas se permettre.

Le financement est lui aussi un parcours du combattant. Les fonds publics ou privés sont de plus en plus sélectifs, les plateformes de crowdfunding peinent à faire émerger de nouveaux projets, et les mécènes corporate (comme les “fonds indés” de certains éditeurs) réduisent parfois la voilure.

“La scène indé de 2025, c’est un paradoxe : une créativité immense… coincée dans un goulot d’étranglement économique.”

Ajoutons à cela la montée de la complexité technique (multi-plateforme, IA, attentes de polish) et on comprend pourquoi de nombreux studios ferment ou peinent à atteindre la phase de commercialisation. Même avec un bon jeu, les obstacles sont nombreux : distribution, communication, monétisation, maintenance post-lancement…

Cette dualité est sans doute le symbole le plus fort du marché 2025 : un écosystème capable d’exploits créatifs… mais fragilisé par une compétition devenue brutale.

 

Ubisoft : un cas d’école de turbulence industrielle

Crises, reports, restructurations

En 2025, Ubisoft est devenu le miroir de toutes les tensions du marché vidéoludique. L’éditeur français, longtemps considéré comme un mastodonte de l’industrie, a traversé une année noire, marquée par des crises à répétition. Dès les premiers trimestres, les signaux financiers étaient inquiétants : retards successifs, résultats en baisse, et surtout, un événement rarissime dans l’histoire récente du jeu vidéo – la suspension temporaire de sa cotation en bourse, demandée par l’entreprise elle-même, faute de publication des résultats dans les temps.

Les causes ? Un enchaînement de décisions difficiles : restructurations internes massives, recentrage sur les franchises existantes, annulation de projets, et transformation des processus via des outils technologiques (notamment IA, cloud, automatisation). Le projet “Vantage” – une tentative de restructuration globale – a laissé un goût amer à certains employés, entre incertitudes organisationnelles et crainte d’une perte d’identité créative.

“En 2025, Ubisoft a été moins un studio qu’un laboratoire de survie en pleine mutation.”

Modèles économiques en tension

Mais au-delà des chiffres, Ubisoft cristallise les tensions entre plusieurs modèles économiques. D’un côté, l’éditeur tente toujours de produire des blockbusters ambitieux (à la Assassin’s Creed ou Avatar: Frontiers of Pandora), avec des budgets colossaux et une attente commerciale énorme. De l’autre, il multiplie les expérimentations autour du live-service, du mobile, et même du cloud gaming.

Ce grand écart entre tradition et modernité est devenu difficile à gérer. Trop gros pour se réinventer facilement, mais trop en retard pour suivre les leaders des modèles live ou des jeux multiplateformes “as a service”, Ubisoft s’est retrouvé coincé dans un entre-deux stratégique. La tentative de rapprochement avec Tencent, discrètement renforcée en 2025, illustre aussi ce besoin de s’arrimer à une puissance financière capable de l’aider à traverser la tempête.

“Ubisoft n’est pas (encore) tombé. Mais l’année 2025 a montré combien l’équilibre était fragile.”

Cette période de crise pose une question plus large : peut-on encore être un grand éditeur “indépendant” dans un monde dominé par les géants de la tech et les mégafusions ? Pour Ubisoft, 2026 sera décisive.

 

Industrie française : structuration et écoconditionnalité

Réformes de l’aide aux indés (CNC/FAJV)

L’année 2025 a marqué un tournant structurant pour l’écosystème vidéoludique français, notamment sur le plan des aides publiques. Le CNC, via le FAJV (Fonds d’Aide au Jeu Vidéo), a introduit une nouveauté majeure : l’écoconditionnalité des subventions à la production. Autrement dit, pour toucher les aides, les studios doivent désormais mesurer l’empreinte carbone de leurs projets via l’outil Jyros et s’engager dans une logique de réduction d’impact.

Cette démarche, bien intentionnée sur le plan écologique, crée cependant de nouvelles contraintes. Les studios indépendants, déjà fragiles économiquement, doivent désormais mobiliser du temps et des compétences pour produire des bilans d’impact détaillés, sans toujours en avoir les moyens techniques ou humains.

“L’écologie devient un levier stratégique… mais aussi une barrière pour certains.”

Le paradoxe est donc réel : alors que l’intention est de professionnaliser l’écosystème, cette exigence supplémentaire peut freiner l’accès à l’aide pour ceux qui en ont le plus besoin. Il reste à voir comment ces critères évolueront dans les années à venir, notamment face aux retours des acteurs de terrain.

Écosystème public/para-public en mouvement

Mais il serait injuste de résumer 2025 à cette seule contrainte. La structuration générale du secteur français progresse, avec un soutien plus lisible, des guichets spécialisés, et une logique de filière qui commence à porter ses fruits. La montée en compétences est visible, notamment dans l’accompagnement à l’international.

Plusieurs initiatives émergentes en 2025 ont aussi renforcé la cohésion de l’écosystème :

  • L’initiative iii, un programme dédié à l’innovation et à l’interaction entre jeunes studios et mentors expérimentés.
  • Le serveur Discord “Game Industry France”, qui s’est imposé comme un hub d’entraide, de ressources et de discussions pour les pros du secteur.
  • L’ouverture d’une antenne d’Achievement Industry en Chine, facilitant l’accès au marché asiatique pour les studios français, en partenariat avec des acteurs locaux.

“En 2025, la France a posé les bases d’une industrie plus mature, plus verte… mais aussi plus exigeante.”

Cette dynamique donne à la France un rôle croissant sur la scène européenne, en mettant en avant une vision du jeu vidéo plus responsable, structurée et ambitieuse. Reste à ne pas laisser les plus petits sur le bord de la route.

 

Coûts et monétisation : jeu plus cher, modèles en mutation

Abonnements & inflation hardware

En 2025, jouer coûte plus cher. Une tendance observable à plusieurs niveaux, qui reflète les pressions économiques globales, mais aussi les mutations internes de l’industrie. Premier signal : les abonnements, longtemps perçus comme un bon deal pour les joueurs, ont vu leurs tarifs augmenter. Game Pass en tête, avec une refonte de ses offres et une hausse progressive du prix mensuel, justifiée par la richesse croissante du catalogue… mais mal accueillie par une partie du public.

Ce mouvement s’observe également du côté des services concurrents, avec des modèles “premium” ou “family” redéfinis, et une segmentation accrue des avantages. L’objectif ? Maximiser l’ARPU (revenu moyen par utilisateur) dans un contexte de stagnation du nombre d’abonnés.

Côté matériel, l’inflation a frappé les consoles. Des hausses de prix ont été constatées en Europe et dans d’autres marchés clés, parfois en réponse à des ajustements de taux de change ou à la hausse des coûts de fabrication. Cela pose la question de l’accessibilité, notamment pour les nouvelles générations ou les foyers moins aisés.

“Le jeu vidéo est toujours plus accessible techniquement… mais de moins en moins financièrement.”

Cloud & streaming : l’expansion hors consoles

En parallèle, le cloud gaming continue de gagner du terrain, non pas en remplacement des consoles, mais en tant que complément. Microsoft, avec Xbox Cloud Gaming, a intensifié sa stratégie “play anywhere” en signant des partenariats avec LG, Samsung, ou encore Fire TV. L’objectif est clair : décorréler l’accès aux jeux du matériel propriétaire.

Cette stratégie permet d’étendre la portée du jeu à de nouveaux publics, sans nécessiter de console physique. Pour les éditeurs, c’est une opportunité d’élargir le marché, d’augmenter le temps de jeu, et d’expérimenter des modèles de monétisation flexibles selon le support.

“Le cloud en 2025, ce n’est pas une révolution… c’est une extension de territoire.”

Le paradoxe persiste : alors que les options d’accès se multiplient, les coûts associés aux services et équipements augmentent. Le consommateur est à la fois plus libre dans ses usages… et plus contraint économiquement. L’équilibre entre accessibilité et rentabilité reste fragile.

 

Nouveaux arbitrages monétisation : D2C, plateforme et catalogue

Retour du direct-to-consumer

En 2025, les éditeurs ont clairement intensifié leurs efforts pour reprendre le contrôle de la chaîne de valeur. L’un des grands mouvements observés : le retour en force du modèle direct-to-consumer (D2C), où les jeux sont vendus ou promus directement sur les sites ou launchers propriétaires, sans passer systématiquement par des plateformes comme Steam ou l’Epic Games Store.

L’intérêt est triple :

  1. Marges accrues, en évitant les commissions de plateformes (jusqu’à 30 %).
  2. Accès direct aux données utilisateurs, devenues précieuses pour le marketing personnalisé.
  3. Capacité à pousser des offres combinées, comme des abonnements, bonus exclusifs ou contenus cross-media.

Ce modèle, déjà adopté depuis plusieurs années par des géants comme EA ou Activision, est désormais courtisé par des éditeurs de taille moyenne, qui veulent réduire leur dépendance à des plateformes centralisées dont l’algorithme détermine la visibilité… et parfois la survie commerciale.

“En 2025, chaque clic est un enjeu stratégique.”

Le “catalogue” comme arme stratégique

Autre tendance majeure de 2025 : la redécouverte de la valeur du catalogue. Alors que la production de nouveaux jeux coûte de plus en plus cher et que les paris AAA deviennent risqués, les éditeurs capitalisent davantage sur leur back catalogue : remasters, bundles, opérations promotionnelles, abonnements enrichis avec des classiques.

Mais ce n’est pas qu’une simple réutilisation de contenus existants. Certains éditeurs optimisent la “long tail” avec une stratégie vivante : rééquilibrage de la monétisation in-game, relances communautaires, mises à jour tardives, etc. Cela permet de lisser les revenus sur l’année et de rentabiliser des productions passées dans un environnement volatile.

“Les jeux d’hier deviennent les amortisseurs financiers de demain.”

Les plateformes elles-mêmes adaptent leurs offres en réponse : meilleure découvrabilité, moteurs de recommandation dopés à l’IA, et mise en avant de contenus plus anciens, mais toujours rentables. Cette redéfinition du cycle de vie des jeux constitue un enjeu-clé de la durabilité économique du secteur.

 


En quelques mots

L’année 2025 a été dense, contrastée et souvent déroutante pour l’industrie du jeu vidéo. Elle a vu l’irruption de nouvelles dynamiques puissantes – l’IA générative en tête – qui transforment en profondeur la manière dont les jeux sont conçus, produits et consommés. Mais cette transformation ne va pas sans fractures : entre espoir technologique et rejet culturel, innovation économique et crise de modèle, le jeu vidéo s’est retrouvé au cœur de tensions profondes et parfois paradoxales.

Le poids grandissant de la Chine, la fragilité d’acteurs historiques comme Ubisoft, la réinvention des modèles économiques, ou encore les défis posés à la scène indé sont autant de signes que l’industrie entre dans une phase de recomposition globale. L’enjeu n’est plus seulement d’innover, mais de rester pertinent, lisible, éthique et durable.

“2025 n’a pas été une révolution en un seul point. C’est une mutation à 360°.”

Et dans ce tourbillon, la France a commencé à tracer un chemin singulier, entre structuration industrielle, engagement écologique, et ouverture à l’international. Reste à voir si cette trajectoire tiendra sur la durée.

Ce que l’on retiendra surtout de 2025, c’est qu’aucun studio, éditeur ou acteur institutionnel ne peut rester passif. Les lignes bougent vite. Les modèles s’érodent. Les attentes évoluent. Et dans ce contexte mouvant, seuls ceux qui savent s’adapter – sans renier leur identité – tireront leur épingle du jeu.

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