
Alors que Remedy Entertainment surfait encore sur le succès critique de Control et d’Alan Wake 2, le studio finlandais s’est lancé dans une nouvelle aventure avec FBC: Firebreak, un jeu coopératif à trois joueurs, orienté live-service. Sorti le 17 juin 2025, ce nouveau titre s’inscrit dans l’univers mystérieux de Control, avec pour ambition de proposer une expérience dynamique et renouvelable au fil du temps. Mais si l’intention était noble, la réception de la presse spécialisée a été... disons, plutôt tiède.
Et c’est un euphémisme. Car si certaines critiques saluent certains aspects du jeu, une majorité souligne un lancement en demi-teinte, un contenu famélique et une boucle de gameplay répétitive. Le virage live-service de Remedy semble difficile à négocier, en tout cas si l’on en croit les premiers retours. Avec des scores d’évaluation qui peinent à décoller et une proposition jugée incomplète pour un jeu de ce genre, FBC: Firebreak pourrait bien peiner à fidéliser sa base de joueurs — malgré son intégration dans des services attractifs comme le Game Pass et le PlayStation Plus Extra.
Scores et retours des agrégateurs
OpenCritic: moyenne actuelle (~75 %)
Sur OpenCritic, FBC: Firebreak s’en sort avec une moyenne de 75 %, calculée à partir de 18 critiques. Ce score pourrait sembler correct en apparence, mais il témoigne en réalité d’une forte disparité entre les avis positifs et les retours plus critiques. Certains médias saluent l’univers et l’ambiance du jeu, mais l’enthousiasme est vite freiné par le manque de contenu et une progression jugée lente.
"FBC: Firebreak propose des idées intéressantes, mais manque de souffle pour s’imposer dans l’arène déjà saturée des live-services." – extrait de critique synthétisé depuis plusieurs sources OpenCritic.
Il est clair que Remedy ne bénéficie pas ici du même engouement que pour ses précédentes œuvres. Cette note moyenne pourrait donc rapidement se dégrader si les futurs contenus ou correctifs ne parviennent pas à combler les lacunes constatées dès le lancement.
Metacritic PC & PS5: environ 65 % et 63 %
Sur Metacritic, les résultats sont encore moins flatteurs. Le jeu atteint une note de 65 % sur PC (basée sur 11 critiques) et 63 % sur PlayStation 5, également selon 11 critiques. Ces chiffres traduisent un accueil mitigé, voire décevant, particulièrement sur console où les critiques techniques et de gameplay semblent plus appuyées.
Metacritic est souvent une référence pour les joueurs hésitants, et des scores en dessous de 70 % sont généralement perçus comme des signaux d’alerte dans l’industrie. Ce résultat pourrait donc avoir un impact direct sur la perception du jeu, et par ricochet sur ses ventes et sa longévité.
Points forts mis en avant par la critique
Univers et direction artistique inspirés de Control
Ce que FBC: Firebreak n’a pas perdu en chemin, c’est bien l’ADN visuel et narratif de l’univers de Control. L’ambiance inquiétante et surnaturelle du Bureau Fédéral de Contrôle est de retour, avec ses couloirs labyrinthiques, ses anomalies physiques et son atmosphère pesante. Les critiques soulignent unanimement la cohérence esthétique et la qualité artistique du level design, souvent décrit comme “visuellement fascinant” malgré un contenu restreint.
“Firebreak reprend l’étrangeté captivante de Control et l’étale dans un jeu coopératif. Le résultat est visuellement fort, même s’il manque de fond.” – DualShockers
On retrouve ainsi des environnements typiquement “remediens”, oscillant entre surréalisme contrôlé et brutalisme architectural, qui renforcent l’immersion, surtout pour les fans de la licence.
Système de soin, difficulté et défis appréciés
Autre point régulièrement salué: le système de soin original. Contrairement à la régénération automatique, FBC: Firebreak impose aux joueurs une certaine gestion stratégique de leur santé, obligeant à prendre des risques pour récupérer de la vie, ce qui dynamise les affrontements.
Par ailleurs, la courbe de difficulté est jugée exigeante mais gratifiante par les critiques les plus enthousiastes. Le jeu n’hésite pas à mettre les joueurs face à des vagues d’ennemis coriaces, nécessitant coopération et communication efficaces, ce qui renforce la satisfaction à surmonter les obstacles.
Cette approche renoue avec les valeurs de défi que certains joueurs recherchent, à rebours de l’accessibilité parfois trop prononcée des jeux coop récents.
Faiblesses relevées
Contenu limité: seulement cinq missions
L’un des reproches majeurs adressés à FBC: Firebreak est sa pauvreté en contenu au lancement. Avec seulement cinq missions différentes, les joueurs se retrouvent très vite à rejouer les mêmes séquences, ce qui nuit à la sensation de progression et à la fraîcheur du gameplay.
Dans un modèle live-service où l’objectif est de retenir les joueurs sur le long terme, ce manque de diversité s’apparente à un faux départ. Plusieurs critiques soulignent qu’en l’état, le contenu proposé ne justifie pas l’investissement en temps, même s’il est proposé via des abonnements.
Répétitivité: manque de variété et progression alourdie
La variété des ennemis et des armes est également pointée du doigt. Le jeu souffre d’une boucle de gameplay trop redondante, avec peu de différences entre les combats et des armes qui manquent de sensations distinctes. Ce manque de diversité accentue un sentiment de monotonie au bout de quelques heures de jeu seulement.
De plus, la progression est jugée trop lente: il faut accumuler de nombreuses ressources pour débloquer des compétences ou des équipements qui ne transforment pas fondamentalement l’expérience de jeu. Résultat: une sensation de grind qui lasse plus qu’elle ne stimule.
Sensations de tir décevantes, progression fastidieuse
Les sensations de tir, pourtant cruciales dans un jeu d’action coopératif, sont largement critiquées pour leur manque d’impact. Plusieurs journalistes évoquent une feedback peu satisfaisant des armes, avec des effets sonores et visuels trop plats pour maintenir l’adrénaline.
La progression, quant à elle, est alourdie par une gestion d’inventaire et de compétences peu ergonomique. Ce défaut, combiné à la répétitivité du contenu, donne l’impression que le jeu force la durée de vie artificiellement, sans offrir un plaisir de jeu renouvelé.
Ces lacunes techniques et de conception pèsent lourdement sur la perception générale du titre, surtout face à une concurrence où les standards de qualité et de contenu sont devenus très élevés.
Avis choisis de la presse et de joueurs
La réception critique de FBC: Firebreak est marquée par une hétérogénéité frappante des notes, traduisant bien le climat d’incertitude qui entoure le jeu. D’un côté, certains médias trouvent des qualités qui méritent d’être soulignées ; de l’autre, les défauts rédhibitoires prennent le pas.
Notes de la presse
Les avis les plus enthousiastes viennent notamment de:
- GameGrin: 9/10 – “Une atmosphère envoûtante et des mécaniques bien pensées, malgré un manque de contenu initial.”
- Shacknews: 8/10 – “Un jeu coopératif exigeant qui saura séduire les fans de Control.”
- Stevivor: 8/10
- CGMagazine: 8/10
Ces médias saluent principalement la direction artistique, la profondeur de l’univers, et un système de jeu qui, malgré ses failles, a du potentiel.
Mais la tendance est vite contrebalancée par des critiques beaucoup plus dures:
- DualShockers: 7/10
- GamingBolt: 7/10
- XboxEra: 6,5/10
- Push Square: 6/10
- Checkpoint Gaming: 6/10
- Screen Rant: 4/10 – “Répétitif, vide et peu engageant. Remedy s’égare dans un format qui ne lui correspond pas.”
La critique de Screen Rant, particulièrement sévère, résume bien l’incompréhension générale: pourquoi un studio réputé pour sa narration et ses expériences solo si maîtrisées tente-t-il de s’imposer dans un genre aussi complexe à équilibrer qu’est le live-service ?
Retours des joueurs
Du côté des utilisateurs sur Reddit et les forums spécialisés, les premières impressions sont également partagées. Si certains saluent la patte artistique de Remedy et l’immersion fidèle à l’univers de Control, d'autres dénoncent un gameplay trop rigide, peu gratifiant, et des bugs encore présents au lancement.
“J’ai voulu aimer Firebreak. Mais au bout de 3 heures, j’ai l’impression d’avoir déjà tout vu.” – post utilisateur sur Reddit
Il y a malgré tout une lueur d’espoir: beaucoup de joueurs évoquent une base solide à améliorer. En somme, FBC: Firebreak pourrait renaître grâce à des mises à jour et une feuille de route ambitieuse. Mais pour cela, il faudra que Remedy agisse vite.
Inclusion dans Game Pass et PS Plus
Dans une stratégie de lancement plutôt audacieuse, Remedy Entertainment a décidé de rendre FBC: Firebreak accessible dès le jour de sa sortie sur deux plateformes majeures d’abonnement: le Xbox Game Pass et le PlayStation Plus Extra. Ce choix n’est pas anodin, surtout pour un titre live-service qui a besoin d’une base de joueurs active dès le départ pour exister.
Un tremplin pour la visibilité
Être disponible “gratuitement” pour des millions d’abonnés permet à Firebreak de bénéficier d’une visibilité immédiate et de réduire la barrière d’entrée. Les curieux peuvent l’essayer sans frais supplémentaires, ce qui peut potentiellement compenser les critiques négatives: un joueur qui n’a pas investi 50 ou 60 euros dans un jeu aura tendance à être plus indulgent sur certains défauts.
“Je ne l’aurais jamais acheté, mais vu qu’il est sur le Game Pass, je lui ai donné sa chance. C’est pas parfait, mais j’ai passé une bonne soirée avec des potes.” – commentaire utilisateur
Cette approche permet aussi de maximiser les chances d’un bouche-à-oreille positif, si des améliorations sont rapidement apportées. Des titres comme No Man’s Sky ou Sea of Thieves ont connu des renaissances spectaculaires grâce à une communauté patiente et des développeurs à l’écoute.
Un pari risqué mais stratégique
Toutefois, cette distribution par abonnement n’est pas sans risque. L’accès large peut aussi exposer le jeu à une avalanche de critiques publiques, et si le contenu ou la technique ne suivent pas, la déception peut se propager vite. Le risque est donc double : attirer massivement… mais frustrer tout aussi massivement.
Il est clair que Remedy compte sur cette ouverture pour compenser les lacunes initiales de Firebreak. Si la stratégie porte ses fruits, cela pourrait marquer un tournant dans l’approche de Remedy, historiquement plus centré sur des expériences solo premium.
En quelques mots
Avec FBC: Firebreak, Remedy Entertainment tente de sortir de sa zone de confort pour s’insérer dans un univers impitoyable: celui du jeu live-service coopératif. Le résultat, bien que prometteur par certains aspects, est en demi-teinte. Si l’ambiance surnaturelle et la direction artistique héritée de Control continuent de fasciner, le contenu maigrelet, la progression laborieuse et le manque de punch dans les mécaniques de tir ternissent sérieusement l’expérience.
Les critiques, tout comme les joueurs, s’accordent à dire que le jeu aurait gagné à rester en gestation quelques mois supplémentaires pour offrir une base plus robuste. Toutefois, tout n’est pas perdu. Grâce à son inclusion dans le Game Pass et le PS Plus Extra, le titre bénéficie d’une exposition précieuse qui pourrait lui permettre de rebondir si Remedy déploie rapidement du contenu et des ajustements majeurs.
En l’état, Firebreak ressemble plus à une démo étendue d’un bon concept qu’à une œuvre pleinement aboutie. Le potentiel est là, mais il faudra plus que de bonnes intentions pour transformer l’essai en succès durable.