
Le début d’année 2026 s’annonce tendu pour les amateurs de hardware et les passionnés de jeux vidéo. Selon des informations issues de Board Channels, site souvent bien informé sur les mouvements industriels asiatiques, une hausse significative des prix des cartes graphiques serait imminente. Et pas des moindres : AMD ouvrirait le bal dès janvier, suivi de NVIDIA en février. Une double offensive tarifaire qui risque de secouer le marché.
Cette évolution n’est pas une simple révision de tarifs saisonnière, mais le symptôme d’un problème plus vaste : une pénurie mondiale de mémoire RAM, indispensable à la fabrication des GPU modernes. Les conséquences se feront ressentir non seulement dans les rayons des boutiques, mais aussi dans les performances des portefeuilles des consommateurs.
À l’aube d’une nouvelle génération de cartes graphiques – avec notamment la très attendue RTX 5090 – les prix pourraient atteindre des sommets jamais vus, à tel point que certains analystes évoquent des modèles à plus de 5 000 dollars. De quoi transformer le rêve de performances extrêmes en cauchemar économique.
Une augmentation imminente : AMD ouvre le bal en janvier
Des hausses ciblées sur les GPU les plus populaires
AMD s’apprête à frapper fort dès janvier 2026 avec une augmentation de prix qui touchera en priorité les cartes graphiques les plus demandées, à savoir les modèles de la gamme Radeon RX 7000. Si les détails précis ne sont pas encore officiellement confirmés par l’entreprise, les revendeurs asiatiques évoquent déjà une hausse qui pourrait aller de 10 % à 20 % selon les modèles.
Le phénomène ne touchera donc pas uniformément toutes les références : ce sont surtout les modèles haut de gamme, comme les RX 7900 XTX ou 7800 XT, qui seront les plus impactés. Cette stratégie s’explique par une logique de rentabilité : les composants haut de gamme, à forte demande, sont les plus faciles à renégocier en prix sans faire fuir immédiatement les acheteurs passionnés ou les professionnels.
« C’est la première fois depuis trois ans que les fournisseurs asiatiques annoncent des hausses aussi franches sur les GPU rouges », affirme une source proche de la chaîne d’approvisionnement.
Un timing qui interroge : pourquoi maintenant ?
Le choix du mois de janvier pour cette hausse n’est pas anodin. C’est une période creuse en matière de lancements produits, et une fenêtre parfaite pour appliquer discrètement des ajustements de prix sans trop attirer l’attention médiatique. De plus, la pression sur les stocks de mémoire GDDR6 et GDDR6X, exacerbée par une forte demande dans les centres de données et l’intelligence artificielle, rend les composants de plus en plus coûteux pour les fabricants.
En parallèle, AMD a récemment multiplié les partenariats avec des fournisseurs secondaires de mémoire, ce qui implique des coûts d’intégration plus élevés. La structure des coûts évolue, et il semble que ce soient les consommateurs qui en paieront le prix fort.
NVIDIA dans les pas d’AMD dès février 2026
La RTX 5090 au cœur des spéculations
À peine un mois après AMD, NVIDIA devrait suivre la même trajectoire tarifaire dès février 2026. L’information, bien que non encore officialisée, émane de plusieurs sources proches des fournisseurs asiatiques. Si AMD prend les devants, NVIDIA n’a aucun intérêt à rester en retrait dans un marché où la demande dépasse largement l’offre.
La carte la plus concernée par cette flambée anticipée est sans surprise la très attendue RTX 5090, qui fait déjà couler beaucoup d’encre avant même sa sortie. Avec des rumeurs évoquant une puissance inégalée, un design revisité et des performances doublées par rapport à la RTX 4090, cette future vitrine technologique pourrait devenir l’un des produits les plus chers de l’histoire des GPU grand public.
« Certains observateurs évoquent un prix allant jusqu’à 5 000 dollars pour la RTX 5090 », une estimation qui, si elle se confirme, dépasserait même les cartes professionnelles les plus récentes.
Vers une envolée historique des prix ?
La hausse des prix chez NVIDIA ne se limiterait pas aux modèles ultra haut de gamme. Selon les estimations actuelles, l’ensemble de la gamme RTX 50 devrait subir une inflation d’environ 10 à 15 %, y compris les modèles plus abordables comme les futures RTX 5060 et 5070. Cette stratégie permettrait à NVIDIA de conserver ses marges tout en s’adaptant aux contraintes de la chaîne d’approvisionnement.
Ce scénario rappelle étrangement la période 2020-2021, durant laquelle les prix des GPU s’étaient envolés en pleine pandémie, combinant pénurie de semi-conducteurs, explosion de la demande gaming, et boom du minage de cryptomonnaies. La différence cette fois-ci ? C’est la RAM qui mène la danse, et l’industrie entière semble contrainte de suivre le rythme, sans espoir d’un retour rapide à la normale.
Une pénurie de RAM comme facteur déclencheur
Une demande industrielle hors-norme
La flambée des prix des GPU n’est pas simplement le fruit d’une stratégie commerciale agressive. Elle trouve sa source dans un problème plus profond : une pénurie mondiale de mémoire RAM, en particulier de GDDR6 et GDDR6X, composants essentiels au fonctionnement des cartes graphiques modernes.
Cette pénurie est alimentée par plusieurs secteurs industriels en forte croissance, notamment l’intelligence artificielle, le machine learning et les datacenters, qui consomment des quantités astronomiques de mémoire. Des géants comme Google, Amazon ou encore OpenAI achètent des stocks massifs de RAM pour équiper leurs infrastructures cloud et d’IA, créant une tension énorme sur les capacités de production des fondeurs comme Samsung, SK Hynix ou Micron.
« La demande pour les modules de mémoire vidéo a dépassé toutes nos prévisions pour 2025 », a récemment déclaré un analyste de TrendForce.
Impact sur la production de cartes graphiques
Face à cette situation, les fabricants de GPU doivent se battre pour sécuriser leurs approvisionnements, ce qui se traduit logiquement par une hausse des coûts de production. Les cartes les plus performantes, qui nécessitent davantage de modules mémoire à haute vitesse, sont les premières touchées.
Par conséquent, AMD comme NVIDIA répercutent ces coûts sur le prix final de leurs produits, non par opportunisme pur, mais pour maintenir leurs marges face à une augmentation incontrôlable des matières premières.
Et la situation ne devrait pas s’améliorer à court terme : les analystes s’accordent à dire que la tension sur la RAM pourrait durer jusqu’à mi-2026, voire au-delà, en fonction de l’évolution des investissements dans les centres de production et du développement des technologies émergentes (IA générative, cloud gaming, etc.).
Quels effets sur les consommateurs et le marché du PC ?
Des cartes inaccessibles pour les joueurs ?
Pour les consommateurs, cette double hausse tarifaire est synonyme de frustration, voire d’exclusion. Déjà jugées chères, les cartes graphiques risquent de devenir inabordables pour une large partie des joueurs, notamment ceux qui cherchent à upgrader leur configuration sans exploser leur budget. Si la RTX 5090 atteint effectivement les 5 000 dollars, le haut de gamme deviendra un produit de luxe réservé à une élite.
Même les segments intermédiaires, souvent ciblés par les gamers au budget plus modeste, ne seront pas épargnés. Une RTX 5070 ou une RX 7700 XT pourrait facilement voir son prix grimper de 100 à 150 euros supplémentaires, une augmentation non négligeable à cette échelle.
Ce déséquilibre entre l’offre et la demande pourrait réactiver le marché de l’occasion, voire faire renaître la tentation de l’importation parallèle ou de l’achat de modèles reconditionnés à l’étranger. Une situation qui met à mal les acteurs traditionnels de la distribution.
Des conséquences sur les PC préassemblés et les boutiques
Autre victime collatérale : les fabricants de PC préassemblés et les revendeurs. Ces derniers devront absorber une partie de l’augmentation ou la répercuter intégralement sur les clients, ce qui risque de freiner les ventes au premier semestre 2026.
Certains constructeurs pourraient être tentés de retarder la sortie de nouveaux modèles ou de réviser leurs configurations à la baisse pour conserver des prix compétitifs. Cela pourrait affecter l’innovation dans le secteur, car la montée des prix pousse les constructeurs à se concentrer sur la rentabilité plutôt que sur l’innovation technologique.
Enfin, cette situation pourrait aussi bénéficier indirectement aux concurrents alternatifs comme Intel, qui tente d’imposer ses GPU ARC, ou aux solutions de cloud gaming, de plus en plus attractives face à l’explosion des coûts matériels.
En quelques mots
La hausse des prix des GPU annoncée pour janvier et février 2026 marque une nouvelle étape dans l’évolution – ou la dérive – du marché du hardware graphique. AMD comme NVIDIA n’échappent pas aux réalités d’une industrie soumise à une pénurie mondiale de mémoire, mais cette réponse tarifaire a de quoi inquiéter. Entre produits de luxe inaccessibles, tensions sur le milieu de gamme, et pression sur les revendeurs, les conséquences risquent de se faire sentir bien au-delà des simples passionnés de jeux vidéo.
À l’heure où les technologies évoluent à un rythme effréné, les joueurs se retrouvent face à un dilemme : investir davantage pour rester à la pointe, ou chercher des alternatives comme le cloud gaming ou l’occasion. Quoi qu’il en soit, l’année 2026 s’annonce comme un tournant pour l’accès aux performances graphiques, et seuls ceux qui anticipent ces mutations sauront tirer leur épingle du jeu.