Si l’on devait décrire Gloomy Eyes en un seul mot, ce serait sans doute: charmant. Cette aventure narrative, à la fois sombre et pleine de douceur, débarque sur PS5 après une première version VR. Avec son atmosphère Tim Burton-esque, le jeu nous plonge dans un univers de contes gothiques où la mignonnerie côtoie le macabre. On y incarne Gloomy, un petit zombie attachant, et Nena, une jeune fille humaine pleine de malice, qui devront unir leurs forces pour ramener la lumière dans un monde plongé dans l’obscurité.
Dès le début, Gloomy Eyes nous accroche avec sa narration douce et immersive, portée par une voix qui semble nous raconter une histoire avant de s’endormir. Le jeu se distingue non seulement par son ambiance, mais aussi par son gameplay coopératif qui, bien que conçu pour plusieurs joueurs, peut parfaitement être apprécié en solo. Mais au-delà de l’esthétique et du gameplay, Gloomy Eyes réserve quelques surprises…
Une ambiance gothique qui séduit dès les premières minutes
Entre “mignon” et “macabre”: l’esthétique à la Burton
Dès le lancement de Gloomy Eyes, il devient évident que l'influence de Tim Burton est omniprésente. L’univers du jeu, à mi-chemin entre La Nuit avant Noël et La Mariée cadavérique, est une véritable invitation à explorer un monde où l’obscurité ne fait pas peur, mais intrigue et charme. Les personnages, tout comme l’environnement, oscillent entre une grande tendresse et un côté gothique saisissant. Les couleurs sombres et les formes décalées nous rappellent immédiatement l’âme des films d’animation du réalisateur, et chaque élément du jeu semble soigneusement conçu pour séduire les amateurs de son univers visuel unique.
Là où Gloomy Eyes brille particulièrement, c’est dans sa capacité à marier cette esthétique sombre avec des personnages adorables. Gloomy, un petit zombie au regard doux, et Nena, une fillette pleine de malice, sont un duo à la fois improbable et attachant, rappelant les contrastes typiques de l’œuvre de Burton: de la poésie dans l’horreur, et de la lumière dans les ténèbres.
Une narration digne d’un conte du soir
Le récit de Gloomy Eyes est aussi un point fort. Le jeu nous plonge dans une histoire racontée par une voix douce, comme une fable racontée avant de s’endormir. La narration est clairement pensée pour nous envelopper, un peu comme une couverture chaude dans une nuit froide. La voix, probablement celle de Colin Farrell dans la version non-VR, pose les bases d’une aventure à la fois légère et poignante, mettant en scène deux compagnons atypiques: un zombie et une enfant, cherchant ensemble à ramener la lumière dans un monde plongé dans les ténèbres.
Cet aspect narratif, servi par une voix chaleureuse et engageante, fait écho aux contes classiques tout en offrant un ton résolument moderne et accessible. L’histoire, même si elle est simple, parvient à captiver dès les premières minutes, donnant envie de découvrir ce qui se cache derrière cette douce obscurité.
Gloomy et Nena: un duo aussi improbable qu’attachant
Gloomy, le zombie au cœur tendre
Le personnage de Gloomy est une surprise en soi. En tant que petit zombie, il pourrait facilement être perçu comme une créature macabre, mais il incarne avant tout la tendresse et l’innocence. Avec son regard doux et son apparence certes un peu effrayante, il cache une véritable humanité. Ce personnage parvient à inverser les attentes: plutôt que de jouer sur l’horreur ou la peur, Gloomy incarne une vulnérabilité presque touchante, ce qui le rend immédiatement attachant. Il semble perdu dans son propre monde sombre, mais son cœur, tout comme son âme, est pur.
Ce contraste avec son apparence « zombie » crée une dynamique intéressante et émotive tout au long du jeu, où Gloomy, au fil des niveaux, cherche à rétablir la lumière. C’est cette douceur sous l’horreur qui fait de lui un personnage si marquant dans l’univers du jeu.
Nena, espiègle et débrouillarde
À ses côtés, Nena incarne la joie de vivre, un esprit espiègle qui contraste avec la gravité de Gloomy. Jeune fille humaine et audacieuse, elle joue un rôle complémentaire, apportant à l’histoire son énergie, son ingéniosité, et sa capacité à résoudre les énigmes qui jalonnent l’aventure. Là où Gloomy semble plus introverti et en quête de rédemption, Nena agit comme un catalyseur d’action, souvent la première à trouver des solutions.
Le jeu repose sur cette dynamique de coopération entre les deux personnages. En tant que joueur, on alterne entre Gloomy et Nena pour surmonter les obstacles et résoudre des puzzles. Cette alternance enrichit l’expérience, en offrant une fluidité dans les mécaniques de jeu et une vraie sensation de partenariat, même en solo. La complémentarité de leurs forces, et de leurs faiblesses, rend leur relation crédible et attachante, et leurs interactions sont sans cesse rafraîchissantes.
Un gameplay intelligent, pensé pour la coopération… en solo
Alterner entre personnages pour résoudre les énigmes
Le gameplay de Gloomy Eyes repose sur un concept simple mais très efficace: l’alternance de personnages. Le joueur prend le contrôle de Gloomy dans un premier temps, un zombie plutôt lent mais très attachant. Très vite, Nena fait son apparition et devient le second personnage jouable. Nena, plus agile et curieuse, possède des compétences complémentaires qui permettent de résoudre des puzzles et d’explorer des zones que Gloomy ne pourrait pas atteindre.
Les énigmes, bien que relativement simples, demandent souvent de passer d’un personnage à l’autre pour les résoudre. Par exemple, vous devrez déplacer un objet avec Nena pour débloquer un chemin pour Gloomy, ou vice-versa. Cette alternance crée une dynamique de coopération très plaisante, même en solo, où chaque action doit être réfléchie pour bien utiliser les compétences des deux personnages.
Ce système est vraiment bien pensé pour les joueurs solo qui n'ont pas besoin d’une deuxième manette pour profiter de l’expérience coopérative. L’aspect "coop" est adapté de manière intelligente pour un joueur, ce qui est un vrai atout pour ceux qui aiment jouer seuls mais cherchent tout de même une expérience collaborative.
Des mécaniques bien pensées malgré quelques accros
Bien qu’on puisse saluer l’intelligence du design de Gloomy Eyes, le gameplay n’est pas exempt de quelques imperfections. L’un des petits inconvénients réside dans la gestion des objets: parfois, les puzzles exigent que vous déplaciez des objets d’un endroit à un autre, mais il arrive que le jeu se retrouve un peu bloqué si l’on oublie de déplacer un personnage au bon moment. Cela peut entraîner un soft-lock, où l’on ne peut plus avancer sans redémarrer un point de contrôle.
Cependant, ces petits bugs sont relativement rares et ne gâchent pas vraiment l’expérience. De plus, les checkpoints sont fréquents, donc même si cela vous arrive, vous perdrez très peu de progression. C’est un petit désagrément dans un jeu qui, dans l’ensemble, reste fluide et plaisant à jouer.
Un univers à observer sous toutes les coutures
Le diorama: un design aussi joli que fonctionnel
L'un des éléments les plus distinctifs de Gloomy Eyes réside dans son univers visuel, qui est construit sous forme de petits dioramas. Ces mini-mondes en 3D sont incroyablement détaillés, chaque scène étant une véritable œuvre d’art miniature. Cela ajoute une dimension unique à l’expérience, invitant les joueurs à s’arrêter et à explorer chaque recoin du décor.
Les dioramas ne sont pas seulement là pour être admirés, ils servent aussi un but fonctionnel: ils permettent de résoudre des puzzles en offrant une vue différente de l’environnement. En cliquant sur le touchpad, vous pouvez faire pivoter la scène pour découvrir de nouveaux éléments ou des indices dissimulés. Cela donne au jeu une profondeur supplémentaire, et chaque diorama devient presque un petit musée interactif, où chaque détail semble avoir une histoire à raconter.
Cette approche visuelle offre une expérience immersive sans être envahissante. On ne se contente pas de suivre un chemin tout tracé, on interagit activement avec l’espace, ce qui fait de chaque niveau un terrain de jeu à découvrir.
Des problèmes de caméra qui n’entachent pas l’expérience
Malheureusement, tout n’est pas parfait en matière de manipulation de la caméra. Bien que l’idée de pouvoir manipuler librement l’angle de vue dans les dioramas soit intéressante, elle n’est pas toujours très fluide. En mode libre, la caméra a tendance à être un peu restrictive et peut parfois entraîner une vue obscurcie du monde. Les contrôles manuels ne sont pas aussi précis qu’on pourrait le souhaiter, et on finit souvent par se retrouver avec une vue gênée.
Cela dit, ces problèmes ne sont pas suffisamment importants pour nuire à l’expérience de jeu. Heureusement, le jeu n’impose pas une exploration en vue libre pour résoudre les énigmes. Les zones importantes sont généralement visibles sans avoir besoin de manipuler constamment la caméra, et vous pouvez toujours revenir à un angle de vue plus classique si la situation devient trop frustrante.
Points positifs et négatifs
Points positifs
- Ambiance Tim Burton-esque: L'atmosphère du jeu, sombre mais douce, évoque parfaitement l'univers de Tim Burton, avec un mélange de macabre et de mignonnerie qui plait instantanément.
- Duo de personnages attachants: Gloomy et Nena forment un duo improbable mais incroyablement adorable. Leur dynamique est non seulement intéressante mais aussi émotive, ce qui donne une belle profondeur à l'histoire.
- Gameplay coopératif solo: Le système d'alterner entre les deux personnages pour résoudre les puzzles est ingénieux et parfaitement adapté à une expérience solo, idéale pour les joueurs sans partenaire de jeu.
- Univers diorama interactif: L'idée de mini-mondes en 3D, manipulables par le joueur, offre une dimension immersive et permet d'explorer les environnements de manière ludique.
- Narration immersive: La voix douce et captivante, probablement celle de Colin Farrell, ajoute une dimension poétique à l'histoire, renforçant l'atmosphère du jeu.
Points négatifs
- Problèmes de caméra: La manipulation de la caméra peut parfois être frustrante, surtout en mode libre, où l’angle de vue devient vite gênant et obscure certains éléments importants.
- Bugs mineurs: Quelques soft-locks peuvent survenir si les actions ne sont pas effectuées dans le bon ordre, mais ces bugs sont relativement peu fréquents et les checkpoints permettent de ne pas perdre trop de progression.
- Limitation du gameplay: Bien que le gameplay soit conçu pour être coopératif, certains joueurs pourraient trouver qu'il manque un peu de profondité dans les mécaniques à long terme. Les puzzles sont intéressants mais restent relativement simples.
- Absence de diversité dans les niveaux: L'aspect diorama, bien qu'original, peut rendre les différents niveaux un peu répétitifs visuellement à force de jouer.
En quelques mots
Gloomy Eyes est un jeu charmant et immersif, qui parvient à allier une ambiance Tim Burton-esque à un gameplay inventif et accessible. Son duo de personnages, Gloomy le zombie et Nena la jeune fille espiègle, est à la fois improbable et adorable, et leur aventure à travers un monde gothique mais mignon est tout simplement captivante. Le jeu réussit à captiver grâce à son univers diorama interactif, où chaque scène est une invitation à explorer et à résoudre des énigmes.
Bien que le gameplay coopératif ait été pensé pour deux joueurs, l’expérience solo est tout aussi agréable grâce à l’alternance fluide entre les personnages. Les problèmes de caméra et les bugs mineurs n’entachent pas une expérience globalement agréable et accessible à tous. En somme, Gloomy Eyes est un jeu idéal pour ceux en quête d’une aventure mignonne, poétique et gothique, avec juste ce qu’il faut de puzzle pour maintenir l’intérêt.
Que vous soyez un adulte à la recherche d’un peu de magie ou un enfant curieux de découvrir ce monde étrange, Gloomy Eyes est une belle manière de passer du temps dans une histoire à la fois douce et mystérieuse. Un jeu parfait pour les amateurs de conte fantastique et de puzzles légers, avec une touche de Tim Burton pour couronner le tout.
