Notre test de Date Everything: un jeu de romance aussi absurde que brillant

AuthorArticle written by Vivien Reumont
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Publication date26/06/2025
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Illustration promotionnelle du jeu vidéo indépendant Date Everything!, au style graphique coloré et cartoonesque. Au centre, le titre du jeu est affiché en lettres stylisées, avec un cœur et une petite maison intégrés dans le mot "Date", évoquant à la fois l’amour et la vie domestique. Le fond bleu clair est traversé de faisceaux lumineux qui convergent vers une explosion colorée au centre, d’où surgissent de nombreux personnages excentriques.  La scène met en avant une grande variété de personnages anthropomorphes, humains et objets personnifiés – une sirène, un chat-garçon, une guerrière en armure, une diva au piano intégré dans sa robe, un rocker avec une guitare en forme de hache, un sac de courses vivant, et même un costume-cravate enlacé par un personnage en forme de boîte. On y aperçoit également des objets du quotidien animés comme une tasse de café, un canard en plastique, un rouleau de papier toilette, des dés de jeu de rôle ou encore un trophée, illustrant le concept du jeu : sortir avec absolument tout.  L’ensemble respire la fantaisie, l’humour et l’absurde, illustrant un univers inclusif, exubérant et ouvert aux expérimentations romantiques de tous types. Cette image met en valeur le concept original et décalé de ce jeu de drague où tout, littéralement, peut devenir une relation potentielle.

Dans un océan de jeux de simulation de romance qui se prennent bien trop au sérieux, Date Everything débarque avec une promesse à la fois hilarante et étrangement émotive: vous pouvez littéralement tomber amoureux de votre grille-pain. Développé par Sassy Chap Games et publié par Team17, ce visual novel nous plonge dans une expérience aussi barrée que brillamment conçue, où chaque objet du quotidien devient un prétendant potentiel. Avec plus de 100 personnages à découvrir, 70 000 lignes de dialogue enregistrées et un casting vocal composé des stars du doublage comme Ray Chase, Matt Mercer ou encore Ben Starr, ce titre s’impose comme une déclaration d’amour à l’absurde… mais aussi à l’humanité.

Loin d’être une simple blague prolongée, Date Everything propose une aventure riche, touchante et immersive, qui ose briser les codes tout en construisant une véritable connexion entre le joueur et ce qui, normalement, n’est qu’un mobilier banal. Et c’est précisément cette audace, doublée d’un humour constant et d’une profondeur inattendue, qui en fait un jeu à ne pas prendre à la légère.

 

Un concept délirant mais parfaitement assumé

Quand l'absurde devient touchant

À première vue, Date Everything pourrait passer pour une simple parodie du genre dating sim, une lubie comique où l’on flirte avec son four micro-ondes ou son nounours en peluche. Mais très rapidement, le jeu révèle une ambition narrative et émotionnelle bien plus profonde. En endossant le rôle d’un personnage fraîchement licencié, le joueur découvre les mystérieuses lunettes "Dateviators", capables de donner vie – et voix – à tous les objets de la maison. Le twist ? Le mot "DATE" signifie ici "Directly Acknowledging a Thing’s Existence", transformant la romance en un acte de reconnaissance et d’écoute.

Chaque interaction avec ces objets anthropomorphes, qu’il s’agisse d’un téléviseur mélancolique ou d’un aspirateur bienveillant, est empreinte d’une sincérité étonnante. Le jeu parvient à injecter du sens dans l’absurde, à proposer une véritable réflexion sur les liens émotionnels, sur la solitude, et sur la façon dont on donne du sens à ce qui nous entoure. Il devient rapidement clair que, sous ses apparences burlesques, Date Everything est une œuvre conçue avec une profonde tendresse.

"Sans ce jeu, dire que mon tableau électrique est mon type idéal semblerait fou. Avec lui, c’est juste… évident."

Le système des "Dateviators": une mécanique bien pensée

Le gameplay repose sur une boucle simple mais astucieuse: chaque jour, le joueur peut converser avec jusqu’à cinq objets avant que les Dateviators ne doivent se recharger. Cette mécanique crée un rythme quotidien engageant, transformant la progression en une routine chaleureuse et gratifiante. Chaque personnage dispose de statistiques spécifiques à développer – comme le Charme, l’Empathie ou la Sassitude – qui influencent la possibilité de les “réaliser” dans le monde réel.

En plus des dialogues, les personnages proposent des quêtes secondaires, des objets à collectionner et des choix multiples qui modifient l’issue de la relation. La possibilité de choisir entre amitié, romance, ou même rivalité haineuse, offre une liberté narrative rare dans ce type de jeu. Et le fait que chaque objet ait une voix propre, une histoire unique, et une personnalité marquée, transforme chaque rencontre en un petit moment de pur plaisir vidéoludique.

 

Une narration folle portée par des voix légendaires

Une distribution vocale cinq étoiles

Ce qui frappe dès les premières minutes de Date Everything, c’est la qualité exceptionnelle du doublage. Le casting réunit un panthéon de stars du jeu vidéo et de l’animation, à commencer par Ray Chase (Final Fantasy XV), Robbie Daymond (Persona 5) et Max Mittelman (Final Fantasy VII Remake). Mais la surprise ne s’arrête pas là: Matt Mercer prête sa voix à un dé sarcastique, Ben Starr incarne toutes les portes de la maison, et Bryce Papenbrook transforme une simple horloge en catboy temporel attachant.

Ces choix de casting peuvent sembler absurdes – un dé, une porte, une pince à cheveux – mais la performance des acteurs transcende complètement le concept. Chaque voix est investie, crédible, souvent hilarante, parfois même bouleversante. Il est rare de voir un jeu investir autant dans la qualité d’interprétation, surtout dans un contexte aussi décalé. Et pourtant, ça fonctionne à merveille.

"Quand Johnny Splash, ma douche, a entamé sa ballade façon Elvis, j’ai su que ce jeu venait de me voler le cœur."

Une écriture surprenamment humaine

Au-delà de la qualité des voix, c’est l’écriture des dialogues qui donne une âme à Date Everything. Les personnages, aussi absurdes soient-ils, ont tous une histoire cohérente, des motivations sincères, et une manière de s’exprimer qui les rend immédiatement reconnaissables. Le jeu évite le piège de l’humour forcé ou de la caricature, pour proposer une galerie de figures parfois tendres, parfois cassantes, mais toujours marquantes.

Mieux encore, les dialogues du joueur sont particulièrement bien pensés. Ils ne sonnent jamais artificiels, ni déconnectés de l’humour ou de la tonalité du moment. Que ce soit pour draguer un bobby pin râleur ou se faire recadrer par un meuble TV moralisateur, les choix proposés sont étonnamment naturels et même souvent touchants. Cette authenticité dans l’écriture renforce l’implication émotionnelle du joueur, et transforme une expérience loufoque en une aventure profondément attachante.

 

Du contenu à foison pour des heures de flirt insolite

100 personnages, 80 heures de jeu, et autant de rebondissements

Ce qui aurait pu être un court visual novel ponctué de quelques blagues s’avère être un monstre de contenu. Date Everything propose pas moins de 100 personnages interactifs, chacun ayant sa propre personnalité, son histoire, ses quêtes et ses dialogues. Même après 20 heures de jeu, il est tout à fait possible de n’avoir découvert qu’une partie des objets à séduire (ou à détester). Certains personnages sont facilement identifiables – un piano, une console, une peluche – mais d’autres se révèlent au fil de l’exploration, comme Bobby, la pince à cheveux vagabonde, ou Dolly, la boule de poussière lascive.

Chaque interaction peut se traduire par une romance, une amitié, ou un conflit, et chaque choix influence les statistiques du joueur (Poise, Smarts, Empathy, Sass, Charm). Ces stats débloquent de nouveaux dialogues, modifient les réactions des personnages, et déterminent s’il est possible de les “réaliser” dans le monde réel. Le jeu récompense l’attention et la curiosité, en proposant des dizaines d’embranchements narratifs, plusieurs fins alternatives, et même des succès liés à la haine pure pour les joueurs les plus sadiques.

Réaliser ses objets: statistiques, amitié, amour... ou haine

La mécanique de “réalisation” – c’est-à-dire faire passer un objet de la maison au statut d’être vivant et tangible – est l’objectif ultime de chaque relation. Pour cela, il faut atteindre un certain niveau dans les statistiques adéquates, mais aussi réussir les missions annexes, déchiffrer les dialogues, et faire les bons choix à chaque tournant. Certains objets demandent du tact, d’autres de l’ironie, certains même du mépris contrôlé pour accéder à leur facette la plus intime.

Chaque jour, les Dateviators permettent d’interagir avec cinq objets, rendant la progression méthodique mais gratifiante. Et grâce à la fonctionnalité Roomers, le téléphone du joueur délivre des indices sur les objets encore inconnus, poussant à explorer toutes les pièces, à tester des interactions improbables, et à retourner chaque recoin de la maison virtuelle.

Cette densité de contenu, alliée à une structure intelligente, transforme Date Everything en un véritable jeu de longue haleine. Un visual novel massif, addictif, où chaque session révèle une surprise, une réplique hilarante, ou une discussion étonnamment profonde avec… votre sèche-linge.

 

Une direction artistique unique et inclusive

Des personnages inattendus, de la pince à linge au meuble télé

L’un des plus grands plaisirs de Date Everything, c’est l’attente délicieuse de découvrir qui – ou quoi – se cache derrière chaque nouvelle rencontre. La diversité des personnages est aussi déroutante que réjouissante: une baignoire diva, un réveil exubérant, un tapis de yoga philosophe, un grille-pain existentiel, ou encore une télévision méprisante. Tous sont présentés à travers des illustrations dessinées à la main, à raison de plus de 11 000 images uniques, injectant une richesse visuelle impressionnante.

Chaque personnage possède un design distinctif qui correspond à sa personnalité, parfois absurde, parfois sublime, mais toujours soigné. Ces représentations ne se contentent pas de jouer sur le comique de situation – elles montrent une vraie attention artistique et un sens aigu de la mise en scène. C’est une galerie de portraits vivants, capables de faire sourire, rire, ou réfléchir.

Un ton bienveillant, de l’humour et une vraie accessibilité

Mais ce qui distingue vraiment Date Everything, c’est son approche inclusive et bienveillante. Le jeu ne se moque jamais de ses personnages ou de ses joueurs. Au contraire, il célèbre la diversité des désirs, des corps, des identités et des relations. On y retrouve des objets de toutes tailles, de toutes formes, de toutes fonctions, chacun avec sa propre façon de s’exprimer. Certains sont gentiment coquins, d’autres prônent le respect et l’écoute, d’autres encore refusent toute interaction romantique. Et c’est parfaitement normal dans l’univers du jeu.

De plus, les développeurs ont prévu une option permettant d’ignorer les thèmes sensibles, une preuve de respect envers les joueurs et leurs limites. Le langage, bien que moderne et souvent hilarant, n’est jamais caricatural. Il sonne vrai, naturel, et se mêle harmonieusement au style narratif général. Même dans les moments de pure absurdité, le jeu conserve une forme de sincérité rare, et s’adresse autant à ceux qui veulent rire qu’à ceux qui cherchent à se sentir compris.

"Qui aurait cru qu’un jeu sur des objets sexy serait plus inclusif, plus humain et plus drôle que 90 % des AAA actuels ?"


Ce qu'on a aimé… et un peu moins

Les points positifs

  • Un concept totalement inédit et brillamment exécuté
  • Une distribution vocale exceptionnelle avec des stars du doublage à tous les niveaux
  • Plus de 100 personnages à découvrir, chacun unique, avec ses quêtes, sa personnalité et ses dialogues
  • Un humour omniprésent mais jamais forcé, mêlé à une écriture authentique et parfois touchante
  • Direction artistique soignée, avec plus de 11 000 illustrations à débloquer
  • Grande accessibilité grâce à des options d’inclusion et un rythme de jeu flexible
  • Une richesse de contenu impressionnante (80h+ pour tout voir)

Les points négatifs

  • Interface parfois un peu rigide, notamment dans la navigation entre les dialogues

En quelques mots

Date Everything est bien plus qu’un simple ovni vidéoludique. C’est une expérience hybride entre la satire hilarante, la romance sincère et la quête introspective. En donnant vie – littéralement – à des objets du quotidien, le jeu interroge notre rapport à la solitude, à l’attention, et à l’amour sous toutes ses formes, tout en nous faisant hurler de rire avec un casting vocal cinq étoiles et une avalanche de dialogues savoureux.

Oui, flirter avec un chauffe-eau peut sembler ridicule. Mais ici, c’est touchant, parfois même bouleversant. Grâce à son contenu massif, son accessibilité bien pensée et sa direction artistique singulière, Date Everything devient rapidement bien plus qu’un simple “gag game”: il s’impose comme l’un des visual novels les plus originaux et mémorables de ces dernières années.

C’est un jeu à vivre avec le cœur ouvert… et les Dateviators bien chargés.

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